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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/111

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mystère et la fuite des jours dans le temps.

Comme hier, la svelte lavandière glisse le long du ruisseau bordé de renouées, des pierres précieuses luisent autour de toi, les boutons éclatent, l’air vibre de force et de joie, et cependant…

Écoute, Verte, le Verdier chante.

Maintenant que la première récolte du foin est tombée, on voit mieux les poules préoccupées. Elles marchent à pas scandés et jettent en avant leur tête effilée comme pour s’en défaire et l’envoyer se piquer en terre ; ou bien, elles se carrent à côté du coq en armes qui leur en impose avec la scie rouge de sa crête et les glaives courbes de sa queue. Elles regardent de côté avec des mines de vieilles dames en colère, le vent taquin écarte malicieusement leurs plumes et découvre des sillons de peau rose et nue ; alors, elles sont ridicules, les pies ricaneuses les narguent, perchées sur le noyer.

Mais les poules vont gloussant, grattant, picorant, avec une idée fixe dans leur crâne

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