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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/124

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Marie-Victoire, son grand parapluie déteint sous le bras, en pousse deux devant elle, on avance d’un pas pour reculer de trois, avec des grognements entêtés ou des accents de flûte suraiguë.

« Voyez, dit-elle, comme ils font joli à présent ! »

Mais les deux compagnons de saint Antoine s’en moquent, leur petit œil madré défie la ménagère, et Marie-Victoire reste en « arnier » tandis que s’avance le botch, large comme un raccard, chargé à se rompre l’échine, ses deux besaces traînant à terre. Par-dessus, assis comme une idole, il y a un petit enfant sérieux avec un beau bonnet.

La mère tricote, la grand mère chemine appuyée sur un long bâton et l’on va posément, car il y a un fameux bout de route, le botch, qui bave en songeant, le sait bien.

Une femme tend du pain bis à une vachette effrayée : « Elle n’est pas née ici celle-là, elle croit que c’est une promenade et s’arrête tout le temps. »

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