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Page:Burnat-Provins - Le Chant du Verdier, 1922.pdf/36

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La Grange : Quel concert de chats dans la paille !

Les Moineaux : On va prendre un bon bain de poussière.

La Vache rouge dans l’étable : Il est bientôt six heures, je le vois au jour sous la porte. Ce n’est pas malheureux ! J’irai vite me gratter contre le mûrier. Je n’en peux plus, il faut que je me batte. Attention quand on ira boire ! S’il y avait assez à manger dehors, je me sauverais bien, mais l’herbe est toute courte !

La mère Jollien tond ses brebis, à genoux dans le pré. La laine noire gonfle en paquets légers qui se tiennent sur les pointes de l’herbe. La brebis couchée frisonne, ses pattes sont liées :

Comme j’ai froid maintenant ! C’est l’hiver qui revient tout à coup ! je vais tousser, j’attraperai les époints et je mourrai comme ma seur, l’autre année. Quelle idée aussi de s’habiller avec notre laine.

La mère Jollien : Il m’en faut trois livres pour une bonne robe, j’aurai assez.

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