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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/143

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accident, dont le souvenir ne la flatte peut-être pas trop ; j’eus l’occasion un jour de lui céder à Southampton des chambres dont elle avoit besoin, et l’on m’a dit depuis qu’elle n’auroit point accepté ce service, si elle n’avoit pas cru que j’étois noble : je suppose qu’elle fut inconsolable lorsqu’elle découvrit sa méprise ; cependant son attention scrupuleuse à garder toute espèce de décorum, l’a engagée à me combler de bontés. Elle se trompe si elle s’imagine que je mets beaucoup de prix à ses honnêtetés ; car je suis convaincue que je ne les dois ni à son attachement, ni à la reconnoissance, mais uniquement aux obligations qu’elle a eu le malheur de contracter envers une personne dont le nom ne se trouve pas dans l’almanach de la cour.

Ce portrait est entièrement de madame Selwyn, et vous y reconnoîtrez son penchant invincible pour la satire.

Madame Beaumont nous fit un accueil très-gracieux ; mais elle me déconcerta par ses questions sur ma famille. Elle me demanda entr’autres, si j’appartenois aux Anville qui résident dans les provinces du nord de l’Angleterre ? s’il