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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/144

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n’existoit pas une famille de mon nom dans le Lincolnshire, &c. ?

La conversation roula ensuite sur le mariage projeté de mylord Merton. Madame Beaumont en parla avec beaucoup de circonspection, mais ce qu’elle en dit montroit assez qu’elle désapprouve le choix de lady Louise. Mylord Orville est en grande faveur chez elle ; elle l’appelle, d’après une expression empruntée des Contes de Marmontel, un jeune homme comme il y en a peu.

Cet entretien fut interrompu fort mal-à-propos par M. Lovel. Je suis fâchée de le retrouver à Bristol. Il salua respectueusement madame Beaumont, mais sa politesse ne s’étendit pas jusqu’à nous.

Un moment après parut lady Louise Larpent ; ses manières étoient toujours les mêmes ; elle salua légèrement la seule madame Beaumont, et ne tarda pas à prendre sa place sur le sofa, d’où elle promena ses grands yeux langoureux dans le salon, sans daigner fixer personne.

M. Lovel s’approcha d’elle à force de courbettes, et lui demanda des nouvelles de sa santé.

« Ah ! vous voilà, monsieur, je ne