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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/145

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vous avois pas vu ; y a-t-il long-temps que vous êtes ici » ?

« Depuis cinq minutes, qui, par votre absence, m’ont déjà duré cinq heures ».

« Savez-vous bien que je suis très-fâchée contre vous, et que je ne vous parlerai pas de toute la journée » ?

« Le ciel me préserve que vous poussiez votre ressentiment aussi loin ; dans une telle situation, une journée seroit pour moi un siècle. Mais en quoi ai-je donc eu le malheur de vous déplaire » ?

« Oh ! vous m’avez fait mourir de frayeur l’autre jour. Comment avez-vous osé être assez cruel pour courir contre le cabriolet de mylord Merton » ?

« Sur mon honneur, madame, vous me faites injure. Je ne fus pas le maître de retenir mes chevaux, et j’ai souffert plus que vous, par la seule idée de vous alarmer ».

Mylord Merton entra dans ce moment, et s’avançant vers sa future, il lui demanda d’un ton fort nonchalant comment elle se portoit ?

« Mal, répondit lady Louise, j’ai été assommée de maux de tête toute la matinée ».

« J’en suis au désespoir ; mais vous devriez consulter un médecin, madame ».