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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/146

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« Je suis excédée des consultes. M. Ridgeway est venu me voir encore tantôt, mais ses remèdes ne sont bons à rien. Personne ne sait ce qui me manque, et en attendant je dessèche de langueur ».

« Vous êtes, madame, d’une constitution très-délicate », dit M. Lovel.

« Oui, certes, je suis tout nerf ».

« Je suis bien aise du moins que vous n’ayez pas été ce matin à la promenade. Coverley m’a fait trotter encore en furieux, il a une couple de chevaux des plus fringans qu’on puisse trouver ».

« Et pourquoi ne nous avoir pas amené M. Coverley ? c’est un drôle de corps que j’aime prodigieusement ».

« Il devoit être ici avant moi, et je suppose qu’il ne se fera pas long-temps attendre ». Au milieu de cette frivole conversation, mylord Orville entra dans la salle. Comme il se distinguoit de ceux qui étoient arrivés avant lui ! comme il les effaçoit tous ! Après avoir rendu ses devoirs à madame Beaumont et à madame Selwyn, il vint me joindre.

« J’espère, me dit-il, que les fatigues de lundi matin n’ont point incommodé miss Anville » : puis, se tournant vers lady Louise, qui parut surprise de ce que son frère m’adressoit la parole, il