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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/15

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je n’en avois point : privée depuis mon enfance des deux premières consolations de la vie, ai-je jamais eu sujet de pleurer mes pertes ? Cette tendresse, cette indulgence, et ces soins qu’on attend de ses parens, m’ont-ils jamais manqué ? Ah ! que ne sont-ce là les seules raisons que j’ai eues pour donner des regrets à ceux dont je tiens le jour ! J’accepte, monsieur, avec reconnoissance la marque généreuse de votre approbation, et je m’appliquerai à remployer d’une manière qui ne soit pas indigne de la confiance que vous me témoignez.

Vos doutes, à l’égard de M. Macartney, m’embarrassent un peu. Il n’a pas l’air d’un homme devenu malheureux par sa faute ; mais avant que de quitter Londres, j’espère de mieux connoître sa véritable situation ; et lorsque j’aurai des preuves plus certaines du mérite que je lui suppose, je prendrai la liberté de le recommander à vos bontés.

Je suis prête à renoncer, autant qu’il dépendra de moi, à mes relations avec sir Clément Willoughby : mais, monsieur, suis-je bien la maîtresse de lui défendre ma porte ? Miss Mirvan me marque qu’il est arrivé à Howard-Grove,