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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/171

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ses obligations envers moi, je ne pus me résoudre à violer ma promesse, de peur de lui donner une marque de mépris ; car tout homme qui languit dans la misère, n’est que trop enclin à soupçonner qu’il inspire ce sentiment. Un billet me parut propre à me tirer d’embarras et à sauver ma délicatesse. Voici les lignes que j’écrivis à M. Macartney, et que je lui fis tenir par le domestique de madame Selwyn :

« Monsieur, » Il m’est survenu des empêchemens qui dérangent ma promenade de demain matin. Ne vous donnez donc pas la peine de venir me trouver à Clifton ; mais n’oubliez pas que je compte encore sur le plaisir de vous revoir avant que vous quittiez Bristol.

» Je suis, monsieur,
Votre très-humble servante,
Évelina Anville.

Je recommandai au domestique de rendre cette lettre en mains propres, et je rentrai.

Les visites s’étant retirées, et les dames