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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/178

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mylord Orville pour lui résister, et nous retournâmes ensemble au logis. Il insista pour que je prisse un verre d’eau ; mais je le remerciai, et je l’assurai que je me trouvois parfaitement bien.

J’étois décidée à ne point me départir du systême que j’avois adopté la veille, ainsi il n’étoit plus question de compromettre monsieur Macartney ; mais il m’importoit également de me rétablir dans l’esprit de mylord Orville, et son silence, son air pensif me décourageoient.

Ma situation devenoit toujours plus pénible, et je compris que je n’avois d’autre choix à faire que de monter dans ma chambre et d’y attendre l’heure du déjeûné ; car je craignois qu’en restant plus long-temps avec le lord, je n’eusse l’air de l’inviter à me faire des questions, et une pareille avance me paroissoit des plus déplacées.

Comme j’étois sur le point de prendre le chemin de la porte, il s’avança vers moi et me demanda si je partois ? Je lui dis que oui, et en même temps je restois. « Peut-être, reprit-il, pour retourner au… mais, pardon » ! Il ne me fut pas difficile d’achever la phrase ; l’air confus et embarrassé d’Orville nommoit assez