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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/180

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une fois la promesse que vous daignâtes me faire hier » ?

« Point du tout, je serai même charmée d’acquitter la dette que j’ai contractée envers vous ».

« Vous ne me devez rien, madame ; il est question seulement de contenter ma curiosité, qui, j’en conviens, est vivement excitée ».

Nous prîmes des siéges, et après une courte pause, je rassemblai tout mon courage, et je poursuivis en ces termes :

« Vous allez croire peut-être, mylord, que je suis une fille inconséquente et capricieuse, si je vous avoue que j’ai lieu de regretter la promesse que je vous ai faite ; je dois même vous prier de ne pas trouver mauvais que je ne l’accomplisse point à la lettre. Je me suis précipitée, sans savoir ce que je disois, sans réfléchir à quoi je m’engageois ».

Le lord gardoit un profond silence, et m’écoutoit attentivement ; ainsi je continuai : « Si vous pouviez savoir, mylord, les circonstances de mes relations avec M. Macartney, je suis sûre que vous approuveriez ma réserve. Cet étranger est d’une famille honnête, et il s’est trouvé dans le malheur ; c’est tout ce que j’en puis dire : cependant s’il étoit