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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/197

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petite créature, et jamais je ne vous vis si belle ».

Madame Selwyn jugea à propos de se mêler de la partie, et dit au lord : « Plus mademoiselle est belle, plus vous perdez par le contraste ; ainsi vous ferez bien de vous tenir à l’écart ».

M. Coverley. « En effet il n’est pas juste, mylord, que, dans une même journée, vous ayez à votre disposition l’élite des vieilles femmes et la fleur des jeunes demoiselles ».

M. Lovel. « La fleur des jeunes demoiselles ! Voilà une façon de s’exprimer qui ne me paroît pas des plus heureuses, et qui en tout cas n’est pas un compliment pour lady Louise. Je vous félicite si elle vous passe une faute qu’on pourroit bien appeler un solécisme en politesse ».

Madame Selwyn. « Et comment croirez-vous, monsieur, que ces autres dames appelleront la bévue que vous venez de commettre vous-même dans ce moment » ? M. Lovel esquiva la réponse.

M. Coverley. « Lady Louise sait le fond qu’elle doit faire sur mon attachement ; mais est-ce ma faute si je suis malheureux en épigrammes ? Je ne