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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/202

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fut surpris. Chaque jour est marqué d’une nouvelle preuve de sa politesse ; le lord saisit actuellement chaque occasion pour m’appeler son amie et sa sœur.

Mylord Merton avoit offert à lady Louise un billet, qui fut refusé avec dédain ; elle est toujours fort en colère contre son amant, et il n’a pu obtenir l’honneur d’une seule danse. Elle n’a pas quitté sa chaise de la soirée, elle n’a pas même daigné parler. La conduite de cette dame à mon égard est encore la même, également froide et impérieuse ; le mépris est peint dans ses yeux. Sans mylord Orville, mon séjour à Clifton seroit des plus tristes.

M. Coverley, M. Lovel et mylord Merton vinrent nous joindre dans la salle du bal ; le dernier avoit l’air d’un homme qui fait pénitence ; et il fut très-assidu auprès de lady Louise, mettant tout en usage pour l’appaiser, mais sans pouvoir y réussir.

Mylord Orville ouvrit le bal ; il dansa le menuet avec une jeune demoiselle qui s’attira d’autant plus d’attention, qu’elle paroissoit ici pour la première fois. Elle est jolie, d’une physionomie douce et intéressante.