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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/203

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Lady Louise fut curieuse de savoir qui elle étoit ; M. Lovel lui rapporta qu’elle s’appeloit miss Belmont, et qu’elle avoit de grands biens ; qu’elle se trouvoit aux eaux depuis hier.

Je fus frappée du nom que j’entendis prononcer, mais je le fus bien davantage quand j’appris que cette étrangère étoit fille et héritière unique de sir John Belmont. C’est du moins ce que M. Lovel assura positivement à madame Beaumont.

Vous jugez bien, monsieur, que cette découverte devoit être pour moi un coup de foudre ; madame Selwyn, qui s’apperçut de mon trouble, vint d’abord vers moi, et me dit de me tranquilliser, qu’elle tâcheroit d’approfondir ce mystère.

Jusqu’ici je n’ai pas su que madame Selwyn étoit instruite de mes affaires ; elle m’a avoué aujourd’hui qu’elle avoit très-bien connu ma mère, et qu’elle est au fait de toutes nos disgraces.

Elle a beaucoup questionné M. Lovel sur la jeune étrangère ; et, selon les informations qu’il nous en a données, cette demoiselle arrive tout récemment d’un voyage qu’elle a fait avec sir John Belmont, qui est également de retour