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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/252

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cher enfant pour qui je sens déjà toute l’étendue de la tendresse maternelle, garde-toi bien de ressembler à ta mère ! La mort t’enlève un de tes parens, et la haine te feroit perdre celui qui te reste.

Je dois finir, les forces m’abandonnent, et je sens le poids des idées terribles qui m’accablent. Adieu — pour toujours.

Mais dans ces derniers adieux, — qui ne te seront présentés qu’après que la fougue de tes passions sera passée, — qu’après que toutes mes douleurs seront descendues avec moi dans le tombeau, — oublierai-je d’ajouter une parole consolante pour cet homme jadis si cher, qui puisse le soutenir dans les afflictions qui l’attendent ? Non Belmont, tu sauras que ma compassion l’emporte de beaucoup sur mon ressentiment ; — je prierai pour toi dans mon heure dernière, et le souvenir de l’amour que je te portois autrefois, effacera celui des maux que tu m’as faits. Encore une fois, adieu.

Caroline Belmont.