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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/262

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mes cris, continua son chemin, jusqu’à ce qu’il m’entendît appeler une seconde fois. Alors il revint vers nous, en disant à sir Clément d’un grand sang-froid : « J’espère, monsieur, que vous ne retenez pas miss Anville malgré elle ».

« En tout cas, mylord, riposta celui-ci, je puis me passer de l’honneur de votre entremise ».

En attendant, je m’étois débarrassée de ses mains et je me sauvai au plus vîte. Mes craintes se tournèrent alors vers les suites que cette rencontre pouvoit avoir, et j’appréhendai fortement que l’orgueil humilié de sir Clément ne le portât à provoquer mylord Orville. Je crus devoir recourir à madame Selwyn, et, en me précipitant dans sa chambre, je la priai d’une manière à peine intelligible de vouloir bien faire un tour du côté du berceau. Il n’en fallut pas davantage pour lui inspirer quelques soupçons, et elle partit avec la vîtesse de l’éclair.

Je vous laisse à juger dans quelle impatience j’attendis son retour ; à peine pus-je résister à la tentation de la suivre : elle revint enfin, et me rapporta un entretien des plus intéressans, dont j’avois été l’objet. Je vais vous en faire part, monsieur ; mais, j’omettrai les commen-