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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/263

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taires et les saillies dont madame Selwyn assaisonna son récit ; votre imagination les suppléera aisément.

Madame Selwyn trouva les deux cavaliers assis tranquillement dans le berceau, et s’appercevant qu’ils étoient engagés dans une conversation assez sérieuse, elle s’arrêta à quelque distance. Voici ce qu’elle m’en a communiqué.

Sir Clément avoit dit au lord qu’une certaine question qu’il lui avoit faite le surprenoit. « Mais, a-t-il continué, je n’y répondrai point, à moins que mylord Orville ne souffre que j’en propose une à mon tour ».

« Volontiers, monsieur ».

« Vous me demandez quelles sont mes intentions ; — et croyez-vous, mylord, que je sois moins curieux de connoître les vôtres » ?

« Je n’en ai montré aucune ».

« Et à quoi donc faut-il attribuer votre desir de savoir les miennes » ?

« À l’intérêt sincère que je prends au bien-être de miss Anville ».

« Un tel intérêt est noble et digne des plus grands éloges ; mais à moins que d’être son père, — son frère, — ou son amant »… —

« Je vous entends, sir Clément, et je