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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/288

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toit point de réponse ; mais sir Clément n’en demeura pas là : il se mit en devoir de serrer la lettre, et alors je lui fis entendre que j’exigeois absolument qu’il me la rendît.

« Vous me direz donc auparavant, reprit-il, si, depuis cette lettre, vous en avez reçu d’autres de la même personne ».

« Non, jamais ».

« Et me promettez-vous aussi, miss, que vous n’en recevrez plus de lui dans la suite ? Ce seul mot, ma chère, et je serai le plus heureux des hommes ».

« Monsieur, il est question que vous me rendiez la lettre ».

« Quoi ! sans lever mes doutes, sans me tirer de l’incertitude cruelle où vous me voyez ? Du moins, je saurai auparavant s’il est bien vrai que l’odieux Orville ne vous a écrit que cette fois ».

« Et quel droit avez-vous de me prescrire des conditions » ?

« Que d’inquiétudes, ma chère, pour cette abominable lettre ! En conscience, vaut-elle la peine que vous vous en chagriniez un instant » ?

« Mais encore, monsieur, elle m’appartient, et je veux, une fois pour toutes… ».