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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/289

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« Je dois donc penser que le contenu mérite tout votre mépris, et qu’elle ne vous intéresse que par le nom de l’auteur ».

« Comment, sir Clément, — vous osez ! — des soupçons » ! —

« De grace, miss, vous rougissez, — vous vous troublez. — Ciel ! seroit-il vrai que mes craintes fussent fondées » ?

« Je ne sais, monsieur, ce que vous prétendez dire ; mais je vous prie instamment de me rendre ma lettre, et de vous modérer un peu ».

« La lettre ! ah ! je vous proteste que vous ne la reverrez plus ; il falloit la brûler le moment même où vous l’avez reçue » ! Et aussi-tôt il la déchira en grinçant les dents.

Je demeurai stupéfaite des excès de ce furieux, et j’étois sur le point de le quitter ; mais il me retint par ma robe. « Non, s’écria-t-il, vous ne vous en irez pas ; je ne suis fou qu’à demi, et vous devez achever votre ouvrage. Mylord Orville connoît-il vos sentimens ? répondez, dites qu’oui, et je promets de vous fuir pour toujours ».

« Au nom du ciel, laissez-moi, sir Clément ; vous me mettez dans la nécessité d’appeler du secours ».

« Oh ! appelez, appelez, cruelle ! il