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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/379

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plainte ; j’ai été indignement trompée : M. Dubois a eu la bassesse de me quitter, et s’en est retourné en France sans me dire le mot ». Elle finit par m’assurer, comme vous l’avez prédit, monsieur, que si j’épouse mylord Orville, je serai un jour son unique héritière.

Nos cavaliers sont revenus pour prendre le thé avec nous ; il n’y eut que le capitaine Mirvan qui nous manqua ; il étoit allé faire un tour dans son auberge, et il avoit amené sa fille pour séparer, à ce qu’il disoit, la friperie de celle-ci d’avec ses habits.

M. Lovel avoit toujours un air fort contrit. « De ma vie, dit-il, je n’ai rien vu d’aussi bas et d’aussi mal avisé que ce rustre de capitaine ; il n’est venu ici, je pense, que pour me chercher querelle ; mais je lui proteste qu’il ne trouvera pas son compte avec moi.

Lady Louise. « Cet homme m’a donné une frayeur mortelle, — il est d’une brutalité révoltante ».

Madame Selwyn. « N’ai-je pas compris, M. Lovel, qu’il vous a menacé d’un coup de poing » ?

M. Lovel. « Sans doute, madame ; mais si l’on vouloit prendre garde à tout ce que disent ces gens du peuple, on