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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/380

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ne seroit jamais à l’abri de leurs insolences ; — le plus court est, je pense, de n’y faire aucune attention ».

Madame Selwyn. « Comment, monsieur, vous empocheriez donc tranquillement un soufflet » ?

Pendant ce temps je vis arriver le phaéton du capitaine, et je descendis pour aller à la rencontre de ma chère Marie. Je la trouvai seule dans la voiture ; elle me dit que son père lui avoit ordonné de prendre les devants ; qu’elle le soupçonnoit de machiner quelque mauvais projet pour jouer pièce à M. Lovel. Nous fîmes un tour de promenade dans le jardin, où mylord Orville nous joignit : il se plaignit un peu de ce qu’il étoit exclus de notre société ; nous l’y reçûmes volontiers, et j’en fus richement récompensée, car je ne crains pas d’avouer que je passai avec lui un quart d’heure des plus agréables de ma vie.

Le retour du capitaine Mirvan nous mit tous assez mal à notre aise ; il s’annonça cependant d’un air fort content ; il caressa sa fille, se frotta les mains, et eut peine à cacher sa joie ; mais cette belle humeur même ne nous présageoit rien de bon. Nous le suivîmes tous dans la salle des visites, où il affecta de re-