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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/381

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prendre son sérieux ; il étoit tellement rempli de son sujet, qu’il oublia de saluer madame Beaumont, pour commencer d’abord son jeu avec M. Lovel. « Dites-moi, je vous prie, s’écria-t-il, avez-vous un frère dans ces quartiers » ?

M. Lovel. « Non pas, Dieu soit loué ; je suis exempt de cette sorte d’engeance ».

Le capitaine. « Cela m’étonne ; car je viens de rencontrer quelqu’un qui vous ressemble, au point que je l’aurois pris pour votre frère jumeau ».

M. Lovel. « Que ne nous l’avez-vous amené ; j’aurois été charmé de faire sa connoissance : je n’ai aucune idée de sa personne, et je serois extrêmement curieux de le voir ».

En même temps le domestique de M. Mirvan entra dans la chambre, pour annoncer la visite d’un homme de petite taille qui demandoit à parler à M. Lovel.

Madame Beaumont ordonna qu’on fît monter l’étranger, et elle témoigna quelque surprise de ce que son propre domestique n’étoit point venu faire ce message.

« Je ne sais qui ce peut être, reprit M. Lovel, je ne connois personne à Bristol qui soit de petite taille, — à l’excep-