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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/383

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vers de ce vacarme général, fut celle de lady Louise ; elle cria de toutes ses forces, qu’on ôtât ce monstre de sa vue, sans quoi elle menaçoit de se trouver mal.

M. Lovel, de son côté, commença à se fâcher tout de bon, et il demanda à M. Mirvan du ton le plus sérieux ce qu’il prétendoit par cette plaisanterie.

Le capitaine. « Ce que je prétends ! et parbleu ne le voyez-vous pas ? Je veux vous peindre d’après nature ». Puis il saisit le singe, et en nous le montrant à tous, il ajouta : « Ah ça, messieurs et dames, j’en appelle à votre jugement ; y eut-il jamais une ressemblance plus frappante ? sur ma foi, à la queue près, il y auroit de quoi les prendre l’un pour l’autre ».

M. Lovel. « Capitaine, je saurai vous faire rendre raison de ces insultes ; vous me les payerez, j’en réponds ».

Le capitaine. « Ah ! pour la singularité du fait, vous devriez essayer de changer d’habits avec ce petit gentil-homme, et je parie que vous vous y méprendrez vous-même ».

M. Lovel. « Comment, monsieur, me comparer avec un singe ? Sachez que je ne suis pas accoutumé à être