ayez la complaisance de faire sortir cette bête ».
Le capitaine. « Eh ! parbleu, pourquoi ont-elles plus peur d’un singe que de l’autre ? Cependant, si cela leur convient, nous les mettrons dehors tous deux ».
« Ceci en est trop », s’écria M. Lovel en levant sa canne.
« Halte-là ! jeune homme, reprit le capitaine : à bas votre canne sur-le-champ ».
Le pauvre M. Lovel, trop poltron pour tenir ferme, et trop furieux pour plier, se tourna en arrière ; et sans réfléchir à quoi il s’exposoit, il déchargea sa colère sur le singe, à qui il sangla un rude coup. L’animal lui sauta aussi-tôt au cou, et lui mordit l’oreille. Je ne pus refuser davantage ma pitié à M. Lovel ; c’est un maître fat, à la vérité, mais encore n’avoit-il rien fait qui méritât une pareille correction.
Les cris devinrent plus forts que jamais, et sur-tout on ne distinguoit pas ceux de M. Lovel d’avec la voix de lady Louise, qui s’imaginoit apparemment qu’elle seroit mordue à son tour ; l’impitoyable capitaine crioit aussi, mais c’étoit de joie.