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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/386

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Mylord Orville vint enfin au secours du pauvre Lovel ; toujours humain et compatissant, il quitta son poste d’auprès de moi, qui n’avois plus rien à craindre, et saisissant le singe par le collier, il lui fit lâcher prise, et le jeta hors de la chambre.

M. Lovel nous offroit un spectacle vraiment hideux ; son sang couloit le long de ses habits, et il pleuroit à chaudes larmes. Il ne cessa de se lamenter, et de répéter que sa blessure étoit mortelle.

« M. Mirvan, interrompit madame Beaumont, indignée de la conduite du capitaine, je ne trouve rien de plaisant à tout ceci, et je suis très-fâchée que vous ayez choisi ma maison pour un jeu aussi barbare ».

Le capitaine. « Pouvois-je prévoir ; madame, que l’affaire réussiroit si mal ? Je n’avois d’autre dessein que de donner un compagnon à M. Lovel ».

M. Coverley. « Je ne voudrois pas pour mille guinées que la même chose me fût arrivée ».

Le capitaine. « Eh bien ! notre homme en est quitte à meilleur marché ; il a reçu le tout gratis. — Venez, M. Lovel, soyez de bonne humeur : la fin couron-