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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/64

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LETTRE LIV.


Continuation de la lettre d’Évelina.
3 juillet.

J’ai payé cher le bonheur passager d’une courte matinée !

Les Branghton proposèrent hier une partie pour les jardins de Kensington, et j’y fus entraînée malgré moi, comme cela m’arrive toujours. On prit une remise jusqu’à Piccadilly, et de-là, nous continuâmes notre chemin à pied par Hyde-park : en toute autre société, cette promenade m’eût fait plaisir. Les jardins de Kensington me plaisent beaucoup, et je les préfère à ceux du Vauxhall.

Le jeune Branghton étoit extrêmement importun, il ne me quitta pas plus que mon ombre ; ma froideur et l’air réservé que j’affectois, surent cependant le tenir en respect, et il ne fut point question du sujet odieux auquel madame Duval m’avoit préparée. Une seule fois, quand je me fus éloignée de quelques pas du reste de la société, il s’avisa de