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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/77

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seroit-il heureux pour moi que je n’y fusse jamais venue !

Madame Duval m’a chargée ce matin d’aller à Snow-Hill, pour inviter les Branghton et M. Smith à passer la soirée chez elle. M. Dubois, qui a déjeûné avec nous, fut prié de m’accompagner. J’acceptai cette commission malgré moi ; car je me souciais peu de me trouver seule avec M. Dubois, et tout aussi peu de rencontrer le jeune Branghton. Un autre motif plus pressant ajoutoit d’ailleurs à ma répugnance ; j’espérois de recevoir une réponse de mylord Orville, je me flattois même de sa visite. Néanmoins il fallut me soumettre aux ordres de madame Duval : le moyen de lui tenir tête !

Le pauvre M. Dubois n’ouvrit pas la bouche en chemin, et je suppose que cette promenade ne nous amusoit guère ni l’un ni l’autre. Nous trouvâmes toute la famille assemblée dans la boutique. M. Smith s’adressa à miss Branghton, dès qu’il me vit, et lui fit toutes sortes de galanteries. Vous voyez, monsieur, que ma conduite du bal de Hampstead a eu un bon effet, et je m’en réjouis. D’un autre côté, j’eus à essuyer les importunités du jeune Branghton. Il ricana sans