Aller au contenu

Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




LETTRE LIX.


Continuation de la précédente.
Berry-Hill, 29 juillet.

Vous m’embarrassez, ma chère Marie, avec vos badinages, et je ne sais pas trop comment y répondre ; il n’en est pas moins vrai cependant que vos soupçons, loin d’être fondés sur des faits, ne sont que l’ouvrage de votre imagination. Je ne mérite point le reproche de foiblesse que vous me faites ; et, pour lever vos doutes, il ne me reste qu’à tâcher de me mettre au-dessus de mes chagrins ; j’y vais travailler sérieusement.

Vous me témoignez votre surprise de ce que cette affaire peut troubler mon bonheur, tandis que le cœur n’y est pas intéressé. Et croyez-vous réellement, vous qui connoissez la haute idée que j’avois prise de mylord Orville, qu’une révolution aussi étonnante dans son caractère puisse m’être indifférente ? Une lettre telle que la sienne m’eût choquée