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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/121

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que nous reviendrons par le même chemin, si aucun accident ne nous force à changer de route.

— Je serai sur le bord du Doubs, répliqua l’aubergiste, à partir de neuf heures du soir. Vous n’aurez qu’à battre le briquet, et dès que j’apercevrai votre signal, je passerai de l’autre côté.

— C’est donc entendu. La troisième nuit, celle-ci comprise, nous espérons nous retrouver ici. Il est possible que nous soyons un peu en retard. Notre expédition, si elle réussit, ce dont je n’ai crainte, est très importante. Vous serez bien payés, croyez-en ma parole.

Puis se tournant vers Catherine :

— Et vous, la mère, ajouta-t-il, vous nous préparerez ce que vous aurez de meilleur, un festin de Gargantua. Je ne vous oublierai pas non plus, ni Yvonnette. Car je vous rapporterai une robe en bonne et chaude laine, et, pour votre fille, un châle qui l’émerveillera. Vous verrez, vous serez contente.

— Merci de votre bonté, murmura la vieille femme, un éclair de joie illuminant son visage ridé. Elle était sensible aux attentions de Maurice et lui savait gré de ce qu’il la traitait avec courtoisie.