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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/159

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encore, tant il. avait eu peur de conduire sa troupe à une épouvantable catastrophe…


Cependant, Maurice et les siens avaient fait du chemin. Déjà Charquemont était derrière eux. Tout en marchant et observant les alentours, autant que le lui permettaient les ténèbres de la nuit, il songeait de temps à autre à Yvonnette, qui devait bien s’ennuyer, là-bas, près du Doubs à la voix mugissante. Il l’avait revue, quinze jours auparavant, mais n’avait pu échanger qu’un regard furtif avec elle, Catherine l’ayant aussitôt renvoyée à l’arrivée des contrebandiers.

Et Maurice, maintenant, avait hâte de mettre fin à la situation de la jeune fille. Encore quelques mois et il compte bien l’épouser, lui ouvrir toute grande la porte de la maisonnette que lui a léguée sa mère et où Françoise sera heureuse aussi de l’accueillir. Quelle douce existence ils passeront, l’un près de l’autre, devisant des jours futurs, des joies de la famille, en été sous les vieux sapins, au coin du feu en hiver, avec de la neige à la hauteur des fenêtres ! Ils auront très peu de besoins, se contenteront du nécessaire, ce qui est le meilleur moyen d’avoir plus tard le superflu. Et,