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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/175

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Cela ne lui plaisait qu’à demi, au vieux Gaudat. Toutefois, quoi qu’il en eût, il répondit :

— Sans doute, s’ils y tiennent.

Consultés à ce sujet, Ali et Yvonnette furent d’accord.

— Alors, préparez-vous. Dans une heure, nous partons.

Et, en attendant, Maurice et ses compagnons se firent servir d’excellentes truites que Jean Gaudat alla chercher dans un réservoir où il mettait parfois le produit de sa pêche. Les hardis contrebandiers arrosèrent leur repas de bonnes rasades, un petit vin d’Arbois qui pétillait dans les verres et coulait comme du feu dans le sang.

À midi, ils traversaient la rivière en bateau. Elle était si basse en certains endroits qu’on aurait pu la passer à gué. Ils étaient dix en tout : Maurice, Emile Brossard, six camarades, Ali et Yvonnette.

La jeune fille ne revenait pas de son étonnement. On l’avait laissée sortir. En vertu de quelles magiques paroles cela s’était-il fait ? Elle ne comprenait pas. Et, pourtant, rien n’était plus simple. Jean Gaudat n’avait pas osé refuser, d’autant plus que son fils, au pre-