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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/176

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mier mot, avait aussi manifesté le désir d’être de la partie. La vieille Catherine, en présence du maître, était « une quantité négligeable ».

Yvonnette était gentiment vêtue. Sa robe d’indienne, à petites fleurs bleues sur un fond blanc, seyait admirablement à sa taille gracile qui avait des souplesses d’oiseau. Et, d’une fine collerette en dentelle, un cadeau de Maurice, se dégageait la tête la plus jolie que l’on pût voir ce jour-là sur les bords du Doubs. On y rencontrait un suave mélange de nuances très délicates, la pureté du teint, le rose des joues et l’azur des yeux, que couronnait sa belle chevelure d’or, dont les deux tresses retombaient sur ses épaules. Et quels regards épanouis ! Elle les fixait avec une indicible expression d’amour sur le mâle visage de son grand ami. Elle avait pour Maurice une sorte de respect qui touchait à l’adoration. Toutes les paroles qu’il prononçait, elle les buvait, pour ainsi dire. C’était, en d’autres termes, l’abandon complet de la femme aimante, qui donné son cœur avant qu’on le lui demande, n’ayant plus de volonté à elle, hypnotisée par l’homme qui, au