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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/193

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soupçons qu’il avait. Plus tard, suivant les circonstances, il aviserait.

Le lendemain, quand tout le monde se fut éloigné, les contrebandiers ayant repris le chemin des Franches-Montagnes, Jean et Ali Gaudat étant partis dans une direction inconnue, Yvonnette, son travail achevé, alla s’asseoir près de sa mère, devant la maison.

— Mère, lui dit-elle sans préambule, je voudrais bien savoir d’où vient ce médaillon que j’ai là.

La vieille Catherine, interdite, la regarda. Pourquoi cette question ? Et, en son esprit faible, qu’un commencement de folie ennuageait, elle crut voir l’expiation de toute une vie mauvaise apparaître soudain. Néanmoins, avec l’indifférence la plus complète, elle répondit :

— Ma fille, je l’ignore moi-même. Un jour, quelqu’un l’a laissé ici, sans doute.

— Mais, ce portrait de femme ? La connaissez-vous, la personne dont il nous donne les traits ?

— Non, fit-elle. Et, en cela, elle disait vrai, ne se rappelant plus la physionomie de la comtesse de Laroche, qui n’était restée que