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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/195

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Cependant, la femme de Jean Gaudat avait repris possession d’elle-même :

— Prends garde, fit-elle d’un ton dur. Il n’est pas bon, pour une jeunesse comme toi, d’avoir trop de confiance. Quant à ce médaillon, on l’a trouvé ainsi que je te l’ai dit. Jadis, à l’époque de la Révolution, il passait quelques réfugiés. L’un ou l’autre, une dame ou un homme l’aura perdu, et c’est de cette façon qu’il est venu entre nos mains. Tiens, je crois me souvenir : un jour, une femme et un enfant, avec des domestiques, avant de monter la côte, se reposèrent quelques instants chez nous. Mais où et quand t’a-t-il parlé de ces choses, ce contrebandier de malheur ?

Yvonnette fut embarrassée. Elle n’osait ni ne devait avouer qu’elle avait des entrevues avec Maurice. Aussi, elle répondit à tout hasard :

— Dimanche dernier, pendant notre promenade au Bief d’Etoz. Il a remarqué ce médaillon et m’a dit alors que ce portrait était celui de sa mère.

— Et c’est tout ?

— Non ! Il m’a montré un autre médaillon. Le voilà.