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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/196

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D’un geste d’oiseau de proie, la vieille Catherine s’empara du bijou que lui tendait Yvonnette. Un nouveau cri s’échappa de ses lèvres crevassées et exsangues.

— La dame noire !

— Quoi ? Vous la connaissez, celle-ci ?

— Non ! fit-elle, d’une voix plus dure encore.

— Mais, qu’avez-vous ? Vous n’êtes pas bien.

— Ce n’est rien ! Ce n’est rien ! Mon mal qui me reprend. Non, non, je ne sais pas qui est cette belle personne.

— N’est-ce pas ? Elle me ressemble un peu. J’ai le même front, les mêmes yeux. Pauvre femme, elle a été sans doute bien malheureuse.

— Tu te fais des imaginations ! Va, il y a toujours de l’occupation pour toi au jardin. Et tu t’empresseras de lui rendre son médaillon, à ce M. Maurice. Dorénavant, lorsqu’il sera ici, je ne veux plus te voir causer avec lui. De quoi se mêle-t-il ? Même, donne-moi cet objet, je le lui remettrai déjà bien.

— Non, mère, je ne le puis. Il me l’a confié, c’est à lui que je le rendrai, comme vous me l’ordonnez. Je ne pensais pas mériter de