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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/210

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la corde avec Emile Brossard. Le bateau s’éloigna lentement du bord ; mais, saisi bientôt par le courant, il fut tellement secoué que Maurice dut à son tour s’emparer d’une rame et aider à la manœuvre. Enfin, le milieu de la rivière est franchi, l’embarcation flotte vers la rive française, cherchant un point pour atterrir.

— Halte ! Nous touchons ! dit le chef, qui est à l’avant. Et, d’un saut rapide, il s’élance sur le bord…

Deux mains se posèrent sur ses épaules, tandis qu’une voix prononça les mots :

— Au nom de la loi, je vous arrête.

— Les douaniers ! gémit l’aubergiste. Les douaniers! répétèrent Ali et Emile Brossard.

Que faire ?

Tout à coup, la lumière d’une lanterne sourde perça les ténèbres et les trois hommes restés dans la barque distinguèrent très nettement, sur la berge, Maurice entouré de quatre gabelous.

— Que faire ? Que faire ? murmura désespérément Emile Brossard, qui vit son ami perdu. Allons donc à son secours. Plutôt mourir que de le laisser emmener !