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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/211

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— Mais, objecta le père Gaudat, comment aborder ? Ils vont nous arrêter également.

— C’est vrai ! ne put s’empêcher de dire le lieutenant de la troupe.

— Arrivez ici ! cria l’un des douaniers, en interpellant les hommes de la barque.

— Bien le bonsoir ! ricana le fils Gaudat.

— Si vous ne venez pas, nous faisons feu ! dit une autre voix.

À cette menace, l’embarcation recula vivement vers le milieu du Doubs, et Ali se hâta d’enrouler la corde. Un coup de fusil éclata soudain dans la nuit. Personne ne fut blessé. Quelques instants plus tard, le bateau touchait de nouveau la rive suisse.

Les contrebandiers commençaient à devenir inquiets. Ils avaient remarqué très distinctement, grâce à la lanterne, la présence de plusieurs personnes de l’autre côté de la rivière. Que signifiait cela ? Et pourquoi la barque ne revenait-elle pas aussitôt ?

Aussi Jean’Gaudat, son fils et Emile Brossard, avant même qu’ils eussent mis pied à terre, furent-ils assaillis de questions.

— Qu’y a-t-il ?

— Parlez donc ?

— Où est le chef ?