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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/213

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plateau des Franehes-Montagnes. Toutefois, et déjà le lendemain, Emile Brossard et Jules Aubry se mettraient en route, à la recherche de leur chef…


Le matin du jour suivant, Jean Gaudat sortit seul, Ali ayant déclaré qu’il voulait rester à la maison.

— Tu sais, fils, lui dit le père. Pas de bêtises !

— N’ayez pas de souci.

— C’est ce que nous verrons.

Et, à demi satisfait, il s’en alla, comme il faisait habituellement, un peu au gré de son caprice, souvent avec un but déterminé. Il connaissait toutes les côtes du Doubs, de la Maison-Monsieur à Goumois, s’arrêtait dans les fermes, causait avec les paysans, les bûcherons et les charbonniers, des journées entières, pendant que son regard furetait dans les coins des vastes habitations. Le travail répugnait à sa nature de fainéant robuste, poussée à l’air libre des champs et des bois. Et, seul ou en compagnie de son fils, il errait ainsi, mangeant sur le compte d’autrui et dérobant ce qu’il pouvait. Alors, le soir, parfois il rentrait, comme nous l’avons vu, chargé du produit