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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/225

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— Qu’en sais-tu ?

— Mais, une fois que la justice vous tient, on sort difficilement de ses mains.

— Et il sera mené en prison ?

— Parbleu ! On ne l’a pas pris pour être remis en liberté, de cela je m’en porte garant.

— Combien de temps y restera-t-il ?

— Ça, je ne purs te le dire. Cinq ans, six ans, plutôt davantage. Ils sont sévères, en France, envers les contrebandiers. Mais, à quoi sert de nous en occuper encore ? C’est un homme fini. Je suis là pour te consoler, Yvonnette, et tu dois en faire ton deuil, de l’autre.

— Jamais.

— Ah ! prends garde !

— Je n’ai pas peur.

— Tu vas me jurer que…

— Non! non! non! J’aime Maurice.

— Encore ?

— Toujours ! Vivant ou mort, je l’aimerai.

— Malédiction ! Te tairas-tu ? Que je n’entende même plus ce nom exécré, ou, autrement, il arrivera un malheur.

— Et, pourtant, répliqua la vaillante jeune fille, si tu veux que je t’aie en affection, ne