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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/27

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d’abord pas. Comprenant le motif de son silence, Gaudat ajouta :

— Votre serviteur m’a envoyé à votre rencontre.

— Ah ! c’est cela ! J’ose alors me fier à vous. Si c’est par l’ordre de Pierre que vous vous trouvez ici, vous êtes un ami. S’il en eût été autrement, l’un de nous deux aurait passé un mauvais quart d’heure.

— À voir la lune, observa Jean, qui avait senti, aux dernières paroles du comte, un frisson lui courir sur les épaules, il est plus de minuit. Je pensais que vous ne viendriez plus.

— Cela n’a pas dépendu de moi d’arriver plus tôt. J’ai failli être arrêté par une bande de paysans armés qui m’ont poursuivi avec acharnement. C’est grâce à l’hospitalité et au sang-froid d’un fermier que j’ai pu leur échapper. Mais, ne parlons pas de ce futile incident. Descendons ! Rien ne s’y oppose, ou bien ?

— Non, murmura Jean Gaudat, indécis. Puis, tout à coup, il parut avoir pris une résolution et dit :

— Voilà le chemin. En deux pas, vous avez le sommet de l’échelle. Attention.