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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/29

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du jour, il montera aux Franches-Montagnes où l’atteud son épouse.

— Oui, c’est cela ; j’ai d’ailleurs besoin de quelques instants de repos. Au surplus, il me serait impossible de trouver mon chemin dans les bois qui nous séparent du village où a dû se retirer ma femme. Demain, vous me servirez de guide, contre un gros pourboire, cela va de soi ; mais, à cette heure, je ne veux pas vous imposer une course pénible à travers ces montagnes. Donc, voilà qui est entendu : je reste chez vous. Vous me réveillerez à l’aube et m’accompagnerez. Pour le moment, donnez-moi à manger et à boire : je meurs de faim et de soif.

Lorsque le comte de Laroche eut calmé son robuste appétit, aiguisé encore par une longue route, il exprima le désir d’aller se coucher.

— Nous n’avons qu’un mauvais lit à vous offrir, reprit Jean Gaudat. De pauvres gens comme nous ne sont guère en mesure de recevoir un hôte tel que monsieur le comte. Mais venez : je veux vous conduire dans la seule chambre qui soit disponible. J’espère que le bruit de l’eau n’empêchera pas monsieur le comte de dormir.