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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/70

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sont sûrs, je sais me conduire et si, par hasard, je faisais une mauvaise rencontre, on n’aurait pas facilement raison de moi. Une chose m’étonne, Françoise, surtout depuis que ma mère est morte : pourquoi n’avez-vous jamais eu le désir d’aller revoir, au moins une fois, l’endroit où était le château que la Révolution a détruit ?

— Si, bien souvent, monsieur Maurice, nous avons eu ce désir. Mais tu dois comprendre que des femmes seules ne pouvaient guère entreprendre un si long voyage. Ah ! si Pierre, le brave homme, ne s’en était pas allé si tôt au cimetière ! Lui serait bien retourné au Noirbois. Madame la comtesse, d’ailleurs, disait que tu irais toi-même un jour. Et elle attendait. Malheureusement, quand les alliés sont venus, elle a de nouveau craint pour ta vie, et pour rien au monde elle n’aurait voulu t’engager à partir. Tu es si prompt, monsieur Maurice.

— Oui, vous aviez peut-être raison. On ne vous eût pas écoutées, deux pauvres femmes comme vous.

— Et je puis compter sur ton retour ?

— Mais, certainement !

— Va donc, monsieur Maurice, et à la