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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/71

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garde de Dieu. Je le prierai tout le temps pour qu’il veille sur toi.

— Il est à regretter que je n’aie aucun papier, aucun document établissant que je suis bien le fils de Philippe de Laroche et de Jeanne, née de Verneuil. Je n’ai que le portrait de mon père, mais je doute que cela me soit d’aucune utilité. Enfin, comme tu le dis, à la garde de Dieu ! Si nous avons été entièrement dépouillés au profit de la nation, si mon père n’a rien laissé concernant notre famille, je ne serai pas pris au dépourvu et ne me découragerai point. Je reviendrai sans faute, ma bonne Françoise, quel que soit le résultat de mes démarches, et nous vivrons tranquilles, sinon heureux, dans ce pays où repose ma mère et sous ce toit que m’ont légué vos mains habiles.

Tiens prêts, pour demain, mes meilleurs habits. Et, là-dessus, bonsoir.

Bonne nuit, monsieur Maurice !


IV


Les premiers rayons du soleil baignaient de leur lumière argentée les côtes du Doubs. Le ciel était d’un bleu d’acier, sans le moin-