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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/73

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pulage des marais et, enfin, toutes les nuances des petites fleurettes qui se blottissaient à l’orée des bois, ne trahissant leur présence que par la senteur de leurs minces corolles…

Maurice Delaroche — il avait décidé de n’écrire désormais son nom qu’en un seul mot — après avoir laissé derrière lui le hameau du Cerneux-Godat, à l’aspect très pauvre, venait de prendre le sentier qui mène, aujourd’hui encore, au Moulin de la Mort. À cette époque, il n’était probablement pas entretenu comme il l’est à présent. Et, cependant, l’accès en était déjà très facile. Maurice dévala d’abord les premières côtes, belles prairies à la pente fort raide, où l’on voyait quelques maisons pour ainsi dire égarées dans ces parages. Ensuite, il entra sous le dôme de la forêt, par un chemin bordé de noisetiers et de sureaux, qui descend, étroit et rapide, pour aboutir à une vaste anfractuosité de rochers entre les parois de laquelle on a établi un passage en nombreux zigzags, dont on sort, avec un brin de vertige, à deux pas du moulin.

Ici, tout à côté du sentier, sur la gauche pour ceux qui descendent, se trouve comme une sorte de monolithe qui attire tout de suite