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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/137

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cours entièrement fatal. On le voit également, tour-à-tour, ou redonner une vie nouvelle à l’organe pensant, et rendre toutes ses opérations plus parfaites ; ou l’affoiblir, l’engourdir, et faire tomber toutes les fonctions intellectuelles dans la langueur.

Par exemple, les hommes très-sensibles et qui reçoivent beaucoup d’impressions, ont, en général, besoin de beaucoup de sommeil. Les veilles prolongées font éprouver à leur intelligence, le même affoiblissement et la même altération qu’éprouvent toujours en pareil cas, les forces musculaires. Mais quand l’excessive sensibilité dépend de l’inertie de l’estomac, alors le sommeil, en augmentant cette inertie, affoiblit directement tout l’organe cérébral, et par conséquent dérange toutes les opérations de la pensée et de la volonté. Aussi dans certaines maladies nerveuses, les accès paroissent-ils ordinairement au réveil : quand ils restent long-temps au lit, les malades sentent leur état devenir de jour en jour, plus grave ; et pour les guérir, il suffit quelquefois de les laisser moins dormir. Mais ces cas sont encore de ceux qui, pour être déterminés avec certitude, demandent beaucoup de sagacité de la