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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/88

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L’ÉGOÏSME,


Scène IX

POLIDOR, PHILEMON.
POLIDOR.

Mon ami, tout ici me fait assez comprendre
Que mon cœur & le tien sont faits seuls pour s’entendre.

PHILEMON.

Je ne puis exprimer combien il est flatteur…

POLIDOR.

Point de remerciment ; j’ai ma part du bonheur.
À mes nobles projets viens que je t’associe :
Je suis encor d’un âge à servir ma patrie :
J’ai trois millions.

PHILEMON, bas.

J’ai trois millions.Oh !

POLIDOR.

J’ai trois millions.Oh ! Quinze cents mille francs
Feront entre tes mains le sort de tes parents :
Avec le reste, moi, j’augmente ma fortune,
Et reviens la verser dans la caisse commune :
Nous ferons des heureux !

PHILEMON.

Nous ferons des heureux ! Voilà les biens réels !
Le plaisir réunit le commun des mortels ;
Les méchans, les pervers, sont unis par le crime ;
Et nos liens seront les vertus…