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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/115

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DES ESPRITS.

par l’immerſion des petites parties du ſang, ou du pus du bleſſé ſur lequel on l’applique, leſquelles entraînent avec elles les eſprits des drogues dont elle eſt compoſée, & les portent à la plaie.

Mais plus je réfléchis ſur ce prétendu écoulement des eſprits venimeux émanés de la gogue cachée à Pacy en Brie, à ſix lieuës de Paris, qu’on ſuppoſe venir en droiture vers Hocque enfermé à la Tournelle, emportés par les eſprits animaux ſortis du corps de ce malfaiteur dans le tems qu’il préparoit cette gogue, & qu’il la mettoit en terre, ſi longtems auparavant la découverte de cette dangereuſe compoſition : plus je réfléchis ſur la poſſibilité de ces écoulemens, moins je puis me les perſuader ; je voudrois des preuves de ce ſyſtême, & non pas des exemples à des effets très-douteux & très-incertains de la poudre de ſympathie, qui ne peut pas avoir lieu dans le cas dont il s’agit. C’eſt prouver l’obſcur par l’obſcur, & l’incertain par l’incertain ; & quand on admettroit en général quelques effets de la poudre de ſympathie, ils ne pourroient être appliqués ici : la diſtance des lieux & du tems eſt trop longue ; & quelle ſympathie ſe peut rencontrer entre la gogue de ce