Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
257
DES ESPRITS

Un trou en terre. On y alla, & on trouva la choſe comme elle l’avoit dite. On ramaſſa l’argent, qui étoit celui que le Curé avoit mis dans ſon poële en un lieu non enfermé ; & un moment après on le trouva de nouveau avec des liards deux à deux répandus dans ſa cuiſine.

Les Agens du Comte de Linange étant arrivés à Walsche, allerent chez le Curé, & lui perſuaderent que tout cela étoit l’effet d’une Sorcellerie : ils lui dirent de prendre deux piſtolets, & de les tirer à l’endroit où il remarqueroit quelques mouvemens. Le Génie jetta en même tems de la poche d’un de ces Officiers deux pieces d’argent ; & depuis ce tems il ne ſe fit plus ſentir dans la maiſon.

Cette circonſtance de deux piſtolets qui terminerent la ſcène de l’Eſprit folet qui inquiétoit le bon Curé, lui fit croire, que ce lutin n’étoit autre qu’un certain mauvais Paroiſſien que le Curé avoit été obligé de faire ſortir de ſa Paroiſſe, & qui pour ſe venger avoit fait dans la maiſon Curiale tout ce que nous venons de voir. Si cela eſt, il s’étoit donc rendu inviſible, ou il avoit eu le crédit d’envoyer en ſa place un Génie familier, qui intrigua le Curé pendant quelques ſemaines ; mais s’il n’étoit point en corps dans