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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/296

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APPARITIONS

cette maiſon, qu’avoit-il à craindre des coups de piſtolet qu’on auroit pû tirer ſur lui ? & s’il y étoit en corps, comment pouvoit-il ſe rendre inviſible ?

On m’a raconté pluſieurs fois, qu’un Religieux de l’ordre de Citeaux avoit un Génie familier qui le ſervoit, accommodoit ſa chambre, & préparoit toutes choſes lorſqu’il devoit revenir de campagne. On y étoit ſi accoutumé, qu’on l’attendoit à ces marques, & qu’il arrivoit en effet. On aſſure d’un autre Religieux du même Ordre, qu’il avoit un Eſprit familier qui l’avertiſſoit, non-ſeulement de ce qui ſe paſſoit dans la maifon, mais auſſi de ce qui arrivoit au-dehors ; & qu’un jour il fut éveillé par trois ſois, & averti que des Religieux s’étoient pris querelle, & étoient prêts à en venir aux mains : il y accourut & les arrêta.

Saint Sulpice Sévere[1] raconte, que Saint Martin avoit ſouvent des entretiens avec la Sainte Vierge & d’autres Saints, & même avec les Démons & les faux Dieux du Paganiſme ; il leur parloit, & apprenoit d’eux pluſieurs choſes cachées. Un jour qu’on tenoit un Concile à Nîme, où il n’avoit pas jugé à propos de ſe trou-

  1. Sulpit. Sever. Dialog. 2. c. 14. 15.