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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/406

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APPARITIONS

fre, allant & venant, fermant & ouvrant les fenêtres. Le Tailleur lui demanda ce qu’il ſouhaitoit : il répondit d’une voix rauque & interrompue qu’il pourroit beaucoup l’aider s’il vouloit ; mais, ajouta-t’il, ne me promettez pas, ſi vous n’êtes pas réſolu d’exécuter vos promeſſes : je les exécuterai, ſi elles ne paſſent pas mon pouvoir, répondit-il.

Je ſouhaite donc, reprit l’Eſprit, que vous faſſiez dire une Meſſe à la Chapelle de la Vierge de Rotembourg ; je l’ai vouée pendant ma vie, & ne l’ai pas fait acquitter : de plus vous ferez dire deux Meſſes à Altheim, l’une des défunts, & l’autre de la Vierge ; & comme je n’ai pas toujours exactement ſatisfait à payer mes Domeſtiques, je ſouhaite que l’on diſtribue aux pauvres un quarteron de blé. Simon promit de ſatisfaire à tout. L’Eſprit lui tendit la main comme pour s’aſſurer de ſa parole ; mais Simon craignant qu’il ne lui en arrivât quelque choſe, lui tendit le banc qui lui tomba ſous la main, & le Spectre l’ayant touché, y imprima ſa main avec les cinq doigts & ſes jointures, comme ſi le feu y avoit paſſé, & y eût laiſſé une impreſſion aſſez profonde. Après cela il s’évanouit avec un ſi grand bruit, qu’on l’en-